Est-ce que ça compte, si je le fais sans en avoir envie ?
Ces derniers temps, cela semble presque être un péché de ne pas être passionné par ce que nous sommes appelés à faire. Nous devons « accomplir notre destin », « vivre notre rêve » et éviter tout ce qui nous détournerait un tant soit peu de notre « appel. » « L’attitude fait tout ! »
Je me suis demandé si cela comptait quand nous faisions ce qui devait être fait sans en avoir envie. En ce moment, je fais deux ou trois choses qui doivent être faites, mais qui ne me passionnent pas. J’aimerais que quelqu’un d’autre puisse les faire, mais comme il n’y a personne, je les fais.
Puisque Dieu regarde au cœur, est-ce qu’Il est satisfait quand même quand nous faisons de bonnes choses avec une attitude laissant un peu à désirer ?
Est-ce que laver la vaisselle est ta destinée ?
Prenons un exemple : il est rare que j’aie envie de faire la vaisselle. Je la fais quand c’est nécessaire, pour aider ma femme. Je suis content de l’avoir faite quand j’ai fini. Mais je ne me suis jamais exclamé : « Oh ! Merveilleux ! Je dois faire la vaisselle aujourd’hui ! Je suis tellement passionné par les petites cuillères propres. Je sens que c’est mon destin de répandre la propreté dans la cuisine en exterminant les dragons que sont les assiettes sales du dîner. »
Non !
Les choses ont changé au fil des ans. Quand j’étais jeune marié, c’était renoncer à sa masculinité que de faire la vaisselle. C’était réservé aux poules mouillées. Si on était vu en train de faire la vaisselle, on pouvait s’attendre à des commentaires du style : « Mais quelle horreur ! » « C’est ta femme qui porte le pantalon. » Est-ce que Chuck Norris ferait la vaisselle ?
Sauf que, nous avions un problème dans notre famille. Ma femme n’arrêtait pas de travailler. Nous avions deux filles de moins de trois ans. Pas de jumeaux. Il a bien fallu que j’aide un peu. Donc, je faisais la vaisselle et d’autre petites choses mais je compte sur vous pour ne pas que ça sorte d’ici!!!
Et si quelqu’un frappait à la porte, je m’essuyais précipitamment les mains pour que le visiteur ne sache pas que j’étais en train de la faire.
Les choses ont changé. Aujourd’hui, je passerais probablement le torchon au visiteur pour lui demander un coup de main.
Faire la vaisselle ne me dérange pas, mais ce n’est toujours pas une passion. Je ne suis pas non plus passionné par le fait de manger avec des fourchettes incrustées de nourriture séchée, ou de voir des moucherons voleter autour du plat de lasagnes de la veille qui attend dans l’évier que quelqu’un se sente appeler à faire la vaisselle.
La grande question
OK, revenons à nos moutons. La question est : si Dieu me demande de faire quelque chose et que je ne veux pas la faire, mais que je la fais quand même, est-Il satisfait ? Ou, dans la mesure où Il juge le cœur, mon obéissance est-elle sans valeur, même si la tâche est accomplie et aide les autres ?
Voyons un peu ce bon vieux Jonas, en train de bouder sous son ricin. Il voulait que Dieu détruise la ville de Ninive et il s’est enfui pour ne pas obéir au commandement d’y prêcher. Il a finalement trouvé la lumière au fond du sombre estomac d’un grand poisson. Il a obéi et il a prêché. Sa prédication a débouché sur l’un des plus grand réveils de toute l’histoire de l’Ancien Testament.
Jonas avait toujours une mauvaise attitude, mais le travail a été fait. Dieu ne l’a pas rejeté. Il lui a tout de même parlé et a travaillé avec Lui. Est-ce que Jonas a retiré un certain « crédit » auprès de Dieu pour sa prédication à Ninive ?
Tu pourrais dire : « Il l’a seulement fait parce qu’il n’avait pas envie de se faire avaler par un autre gros poisson. » Je pense que c’était plus que ça. Il y avait des gens dans Ninive qui aurait pu faire passer ce grand poisson pour une petite sardine. Ils écorchaient vifs les gens ! Ils les empalaient sur des pieux. Jonas a courageusement fait ce que Dieu lui demandait.
Mon avis, c’est que, dans le Ciel, Jonas est content d’avoir obéi, qu’il l’ait fait avec la bonne attitude ou pas. Des milliers de Ninivites ont échappé à la damnation éternelle parce qu’il a obéi.
Le « Envoie Aaron ! » de Moïse
Et Moïse ? Dieu a dit à cet ex juif-égyptien riche devenu pauvre berger de délivrer Israël d’Égypte. Et il l’a fait. Quelle a été son attitude ? Il a dit : « Je ne sais pas parler… ils ne vont pas m’écouter… s’il te plaît, envoie quelqu’un d’autre. »
Il a fini par y aller. Ça a été dur. Un jour, il a même demandé à Dieu de le tuer, tellement il se sentait mal. Mais il a obéi. Dieu a fait le travail à travers lui. Je crois que Dieu le récompensera, pas toi ?
C’est plus amusant si nous obéissons avec passion, un certain sens du destin et une bonne attitude, mais le mot clé, c’est l’obéissance, pas le ressenti.
« Que vous en semble ? Un homme avait deux fils ; et, s’adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne. Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla. S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit : Je veux bien, seigneur. Et il n’alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ?
Ils répondirent : Le premier » (Matthieu 21:28-31).
L’obéissance n’est pas toujours facile, mais elle produit des fruits. La vaisselle doit être lavée. Le Seigneur nous envoie faire beaucoup de choses différentes dans ce monde. Certaines sont passionnantes et nous épanouissent. D’autres sont plus ennuyantes, difficiles, effrayantes, etc. (tu peux utiliser ton propre adjectif).
Honnêtement, certaines de ces choses que je ne veux pas vraiment faire produisent de bons fruits, et cela me réjouit. Parce que, au final, ce qui me passionne le plus, c’est d’entendre le Seigneur Jésus me dire : « Bien joué, bon et fidèle serviteur. »
Regarde autour de toi et au fond de ton cœur. Vois-tu quelque chose qui devrait être fait et que personne ne fait ? Peut-être devrais-tu prendre ce bon vieux torchon à vaisselle et te mettre au travail.